1- Transhumanisme ou divinisation ?
L’homme est en croissance vers ce qu’il estime un bien: il est le plus nu des êtres vivants mais le plus perfectible aussi : il n’est pas cantonné à son instinct, il peut apprendre, il peut se perfectionner, il peut, par sa liberté et son intelligence, transformer son environnement, élaborer une vie en société, devenir meilleur s’il le veut. L'homme, comme être à l'image et à la ressemblance de Dieu, est même appelé à se laisser diviniser par Dieu. Seulement dans notre monde devenu athée, le désir de croissance de l'homme peut se pervertir, dévier vers une perfectibilité non plus morale mais technologique: l’homme va vouloir alors prendre le chemin de l’auto réalisation de soi par soi-même (l'homme augmenté !) sans se recevoir de Dieu, il va vouloir se faire Dieu mais sans Dieu, sans la grâce et donc par ses propres moyens. C'est là la racine du transhumanisme... Découvrons donc ce qu'est le transhumanisme....
2- Transhumanisme ou divinisation ?
Cherchons à comprendre la généalogie philosophique de ce mouvement transhumaniste. Quand on regarde les mouvements philosophiques qui sont à la racine du transhumanisme (matérialisme, scientisme, relativisme moral, existentialisme et philosophies de la déconstruction, exaltation de la volonté de puissance et tentation du surhomme...) on voit qu’ils sont tous orientés vers un idéal d’indépendance : indépendance à l’égard de Dieu, de la nature, de la morale. Il faut rompre avec toutes ces réalités qui sont perçues comme autant de chaînes qui aliènent l’homme, il faut s’émanciper de toute contrainte et créé un homme nouveau entièrement construit selon les desiderata de chacun ou pire selon les projets totalitaires de quelques uns...
3- Transhumanisme ou divinisation ?
Cherchons à comprendre les racines spirituelles du transhumanisme. Derrière cette tentation du surhomme , il y a la tentation originelle de Satan distillée à l'oreille d'Eve et d'Adam: "Vous serez comme des Dieux" avec son corrolaire "vous ne mourrez pas" (Gn 3,4-5). Constitué dans un état de sainteté, l’homme était destiné à être pleinement ‘divinisé’ par Dieu dans la gloire. Mais par la séduction du diable, il a voulu ‘être comme Dieu’, mais ‘sans Dieu’, et non pas ‘selon Dieu ‘ » (sans se recevoir de Dieu en fait, sans dépendre de lui ). Comme cela ressemble à la tentation transhumaniste d’aujourd’hui : Vouloir augmenter l’homme c’est supposer que Dieu n’a pas bien fait son travail quand il a créé l’homme et que l’homme peut faire mieux en se créant lui-même...
4- Transhumanisme ou divinisation ?
Dans la Bible, Il y a vraiment une sorte d’antagonisme religieux entre deux lignées : on pourrait dire qu’il y a deux religions qui s’affrontent : -d’un côté celle d’un Dieu bon et juste, créateur du monde et de l’homme, d’un Dieu qui se fait homme (avec l’incarnation du Verbe fait chair, le Christ) pour que l’homme, par grâce divine, soit rendu participant de la nature divine, -et d’un autre côté, nous avons la religion de l’homme qui veut se faire Dieu (transhumanisme), s’exalter lui-même, devenir le créateur de tout, blasphémant Dieu, adorant la puissance et la science et finissant par mettre à mort tous ceux qui résistent. -La première est le fruit de l’Esprit Saint doux et humble dans le coeur de l’homme, -La deuxième est le fruit de l’Esprit satanique orgueilleux et cruel dans le coeur de l’homme.
5- Transhumanisme ou divinisation ?
Le combat pour un usage éthique des sciences et des techniques, pour la liberté de tous et la promotion d’une culture de vie et non de mort, ce n’est pas seulement une lutte sociétale, c’est un combat spirituel entre d’une part Satan qui dans son orgueil veut s’égaler à Dieu, recevoir pour lui la gloire, ne dépendre de personne pour son bonheur et entraîner tous les hommes dans sa révolte (la fascination pour l'homme augmenté !) les conduire à la mort éternelle, et d’autre part, la cohorte des anges fidèles à Dieu dont St Michel Archange est le chef et qui cherchent à glorifier Dieu, à venir en aide aux hommes pour que ceux-ci puissent entrer dans une pleine communion de vie avec Dieu. Le film d'A. Tarkowski (Andreï Roublev) nous donne à méditer sur cette alternative....